Lille. Premières assises de l’accueil familial
Patricia et Bruno (au 1er plan) accueillent chez eux, depuis cinq ans, des personnes âgées ou en situation de handicap. Au 2nd plan, Philippe, Pascal et Francçoise. (©Patricia Debrock/Lille Actu)
"tels que celui de ne pas négliger les moyens fournis à l’accueillant, d’être vigilant sur le statut. Tout doit être cadré car il s’agit de professionnels dans une vie de famille."
"Les accueillants doivent bénéficier de formations et que des pools de remplacement doivent être prévus. Elle se dit très touchée car les accueillants familiaux expriment le besoin d’être en lien, que ce soit avec les Pôles d’autonomie des directions territoriales mais aussi entre eux ."
"Il est nécessaire de développer ce circuit."
« Il y a quelques années, mon père était sous tutelle. Sa tutrice m’a parlé du principe de l’accueil. Au départ, on ne l’a pas envisagé sérieusement. Nos enfants étaient très réticents, ils pensaient que nous n’aurions plus de vie privée. Maintenant, ils nous encouragent. Nous avons fait de gros travaux de rénovation dans notre maison pour tout mettre aux normes. Les personnes que nous accueillons dorment dans une aile séparée. Nous préservons notre intimité familiale après 20 h. Cela leur permet aussi de garder un peu d’autonomie. En revanche, nous passons nos journées ensemble. »
"Ça risque de freiner les jeunes qui souhaitent accueillir. Le statut est important. Nous sommes contents car comme nous souhaitons renouveler l’agrément, nous allons faire une formation pour apprendre les premiers secours."
"C’est essentiel, ne serait-ce que pour savoir s’ils peuvent vivre ensemble."
"Chez nous, tout le monde aime lire. Nous sommes très bien accompagnés par le Pôle Autonomie d’Hazebrouck. Les personnes que nous accueillons sont nos employeurs. Chacune d’entre elles a un référent (parent ou curatelle). C’est essentiel, cela garantit notre indépendance."
"Parfois nous avons besoin de vacances, je souhaiterais qu’une prise en charge puisse s’organiser dans ces cas-là. Quand nous partons quelques jours, nos enfants s’installent à la maison pour prendre le relais, aucune autre solution ne nous est proposée, c’est dommage."
"Pour rien au monde, nous ne ferions autre chose. On s’enrichit beaucoup sur le plan humain. C’est une vocation. Mon mari a travaillé des années avec des horaires décalés. Nous apprécions la régularité de ce nouveau quotidien. Nous formons une famille. Nous tâchons de leur apporter de l’amour, un lieu chaleureux et l’accompagnement dont ils ont besoin. Nous ne souhaitons pas recevoir de personnes trop âgées pour continuer toutes nos activités : balades, ateliers de création… C’est incroyable de constater l’autonomie que ces personnes reprennent après plusieurs semaines. Deux d’entre elles vont au café du village le dimanche matin et recréent du lien social, une autre lit alors qu’avant, elle passait ses journées à dormir. Quel bonheur ! On est comme une famille, parfois on a nos humeurs et on se taquine ! Je peux affirmer que l’accueil familial est une excellente alternative pour les malades du cerveau. Nous n’avons jamais envisagé d’arrêter. Nous sommes très heureux."