Les accueillants familiaux réclament le droit au chômage et lancent une pétition
Jeudi dernier, les Accueillants familiaux de Haute-Loire étaient descendus dans les rues pour revendiquer leur droit au chômage, se considérant comme les "oubliés du droit au chômage".A la suite de cette mobilisation, ils ont lancé une pétition.
Discrets parmi les manifestants, ils ont alors décidé de mettre en ligne une pétition pour exprimer leur revendication et interpeller le président de la République Emmanuel Macron.
Pour comprendre cette absence de droit au chômage, il faut remonter à l'origine de l'accueil familial. Il y une quarantaine d'année, certaines familles, domiciliées principalement en zone rurale, hébergeaient et nourrissaient à leur domicile des personnes qui, en échange, travaillaient à la ferme. Il s'agissait à l'époque d'un échange de "service".
Face à certaines situations ambiguës et pour éviter des abus et donc pour protéger tous les protagonistes, l'État à alors décidé de légiférer sur cette situation. Est né alors un cadre juridique et un semblant de statut pour toutes ces familles qui accueillaient à leur domicile des adultes handicapés et/ou personnes âgées.
Disparaissait alors la notion de travail pour les personnes accueillies. Il était seulement question alors d'accompagnement... Progressivement, ce "service" est devenu un métier. Le profil de ces familles a changé. Nombreux sont les professionnels du secteur médico-social qui font le choix de se réorienter et de devenir accueillant familial. Si, au début de l'accueil familial, il ne s'agissait que d'un "service", aujourd'hui c'est devenu un véritable travail à part entière. Il ne s'agit plus d'un complément d'activité mais bel et bien d'un travail.
Rémunérés 2 h 30 au Smic par jour et par accueilli (3 accueillis maximum par famille), les accueillants familiaux ne bénéficient pas du droit au chômage. Cela signifie qu'au décès d'un accueilli ou lorsque celui-ci quitte définitivement le domicile de l'accueillant, ce dernier se retrouve sans aucune ressource.
Cette alternative d'accueil pour les personnes âgées et adultes handicapés étant méconnue, il faut parfois attendre plusieurs mois pour accueillir une nouvelle personne. "Cette situation plonge de nombreux accueillants dans des situations précaires", affirme Isabelle Gros, présidente de l'association départementale des accueillants familiaux pour adultes.
Une pétition vient d'être mise en ligne une pétition pour mobiliser l'opinion publique et interpeller le président de la République sur ce sujet. "L'invitation est par ailleurs lancée au Président à venir se rendre sur place et découvrir cette alternative."