Gironde : quand des accueillants familiaux professionnels hébergent des personnes âgées à domicile
France 3 Aquitaine
Depuis vingt ans, Patrick Rosolen est accueillant familial / © France 3 Aquitaine
Depuis vingt ans, Patrick Rosolen est accueillant familial / © France 3 Aquitaine
De plus en plus de Français se retrouvent dans la situation de devoir soutenir au quotidien un proche vieillissant, un un enfant malade. Certains en ont fait un métier, celui d'accueillant familial.  Illustration à Aillas,  en Gironde. 

Aider sa mère, son père, son oncle qui prend de l'âge et peine parfois à effectuer des tâches du quotidien, c'est le rôle des aidants familiaux. La majorité le font bénévolement, mais certaines structures permettent de bénéficier d'accueillants professionnels.

A Aillas, au sud de Langon, Patrick Rosolen est accueillant familial de métier. Chez lui, il accueille Colette, Thérèse et Angèle.
Depuis vingt ans, le Girondin accueille chez lui des personnes âgées ou handicapées, et les aide au quotidien, tout en maintenant une ambiance familiale.

"Notre souhait, c'est que les personnes qui sont accueillies, en fonction de leur état de santé, puissent avoir un contact avec l'ensemble de leur propre famille. La porte est ouverte aux enfants, petits-enfants, etc…"

Jusqu'à 15 heures de travail par jour

L'accueillant partage également sa vie avec Jeanine, sa mère ,qui a elle-même exercé le métier d'accueillante familiale autrefois. Chaque jour est rythmé par le passage de l'infirmière, de la toilette, éventuellement du kinésithérapeute.

Patrick peut parfois travailler jusqu'à 15 heures par jour. Quand il doit se reposer, il peut également avoir recours à une remplaçante, qui connaît elle aussi les personnes accueillies chez Patrick, et la façon dont il faut procéder.

Liens particuliers

Il le reconnaît sans peine : être accueillant familial dépasse le cadre ordinaire du travail, et Patrick noue des liens particuliers avec ses pensionnaires. D'autant plus que ces dernières aussi ont du faire fi d'un pan de leur vie quand elles sont devenues dépendantes.
"J'ai dû vendre ma maison, donc j'ai ramené quelques petits objets, explique Thérèse Genty, 91 ans, qui vit chez Patrick depuis cinq ans. Je m'y sens très bien, c'est comme ma maison, assure-t-elle."

"C'est la vocation qui fait la différence"

"C'est la vocation qui fait la différence. Sinon on serait en grande difficulté, car c'est pas évident, on y passe beaucoup de temps, et parfois on doit aussi faire face à un départ".

Voir le reportage de France 3 Aquitaine qui est parti à la rencontre de Patrick Rosolen

L'aidant familial est souvent seul, et peut être confronté à la maladie ou aux démarches administratives
La prise en charge des aînés et au cœur des préoccupations des pays vieillissants. Le ministère de la Santé a lancé récemment une consultation de deux mois autour de la problématique, qui ne concerne pas seulement les personnes âgées mais également les personnes de tout âge, souffrantes ou en situation de handicap.  

"Le problème à l'heure actuelle, c'est que l'aidant familial est souvent seul, ne sait pas forcément tout ce qui est proposé, il peut être confronté à la maladie et  à des démarches administratives, explique Maryse Montangon, présidente de la fédération nationale des aidants et des accueillants familiaux, invitée du JT de France3 Aquitaine.

Un Français sur six

On estime aujourd'hui que 11 millions de Français, soit un Français sur 6 se soutient un parent, un enfant ou un proche entre cinq et plus de quarante heures par semaine.