À Malay-le-Grand, Céline Lamarre promet une alternative à la maison de retraite
Source : L'Yonne Républicaine (22/10/2017)
 
À Malay-le-Grand, Céline Lamarre promet une alternative à la maison de retraite
L’agrément du Conseil départemental de l’Yonne valide le projet de vie de la Malaysienne.
Dans sa maison, l’accueillante familiale peut désormais recevoir deux personnes, âgées ou en situation de handicap. Photo Jeremie Fulleringer © Jérémie FULLERINGER
 
Une habitante de Malay-le-Grand se reconvertit dans l’accueil familial. Elle a reçu l’agrément du Conseil départemental pour deux places.
Elle promet à ses futurs pensionnaires une vraie « vie de famille », au sein de la sienne, sous son propre toit. À Malay-le-Grand, Céline Lamarre a obtenu la semaine dernière l'agrément du conseil départemental de l'Yonne pour deux places en accueil familial.
 
L'aboutissement d'un projet qu'elle a mûri lentement, précautionneusement, point par point, pendant six ans. Il n'était pas question pour la quadragénaire d'ouvrir sans réflexion préalable son foyer à des inconnus. L'agrément l'autorise à héberger en pension complète, nuit et jour et ce sept jours sur sept, deux personnes, âgées ou en situation de handicap.
 
« Un projet de reconversion viable et en accord avec mes valeurs »
« Un mode de vie familial dans un cadre professionnel », précise le service Aide au maintien à l'autonomie du conseil départemental. L'adhésion des proches de l'accueillante s'avère indispensable, primordiale. « Mon mari et mes deux filles de 9 et 17 ans sont volontaires, souligne Céline Lamarre. Je n'aurais pas pu me lancer dans cette activité sans leur accord et leur participation. Ma plus jeune fille se réjouit de l'idée d'avoir bientôt "des invités tout le temps" à la maison ».
Elle fait valoir une expérience professionnelle qui lui permet de prendre toute la mesure de l'engagement à venir. « Je ne me lance pas dans l'inconnu. Je suis éducatrice spécialisée de formation, avec un long parcours dans l'accompagnement du handicap. J'ai été pendant neuf ans chef de service dans le médico-social. J'avais envie de m'appuyer sur mes compétences pour monter un projet de reconversion viable et en accord avec mes valeurs. »

 céline lamarre

Céline Lamarre est convaincue de l'intérêt pour les usagers de ce choix d'accueil familial. « Le handicap comme l'âge isolent beaucoup. Ouvrir la porte de sa maison, faire participer ces personnes à la vie de ma famille, c'est les sortir de leur isolement, leur offrir un cadre de vie et de la chaleur humaine. »

 

Pas question de n'être qu'une logeuse qui fournirait gîte et couvert. Un poulailler dans le jardin de l'ancienne ferme, une bande de terre, promettent ramassage des œufs et cueillettes. Un chemin de circulation mène au trottoir, à deux pas de l'église et de la boulangerie.

Les joies de la campagne

Le village se prête aux promenades. Au salon, la cage du lapin Harry Potter ne demande qu'à s'ouvrir, le temps de quelques caresses. « Il faut aimer la campagne pour s'installer chez moi », s'amuse l'accueillante.

À l'heure du thé, les biscuits sont faits maison. « J'achète farine, sucre, pistoles de chocolat par sacs de 5 kg. Une fois par semaine, c'est atelier pâtisserie, on remplit les grandes boîtes. »

Ses pensionnaires auront chacun(e) leur chambre et partageront une salle de bain, dans une aile de la maison agrandie et mise aux normes d'accessibilité par son mari, entrepreneur dans le bâtiment. « Je n'ai pour l'instant pas acheté le mobilier, je veux que mes pensionnaires puissent, s'ils le souhaitent, s'installer avec leurs meubles. » Un an de travaux, 60.000 € d'investissement. Et encore des projets. Une terrasse, un passage couvert entre la porte d'entrée et le porche. Et à plus long terme, « deux ou trois ans », un troisième accueil, séquentiel, pour permettre « des week-ends ou des journées de répit aux aidants familiaux.

Pratique. Le coût de l'accueil comprend le salaire de l'accueillante, une indemnité pour l'hébergement et la pension, et une participation aux frais généraux. Il ouvre droit à différentes prestations d'aide.

Natalie Favart