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Côtes-d’Armor. Nathalie accueille des personnes âgées ou handicapées
Nathalie Chenu parle avec beaucoup de cœur de son métier d’accueillante familiale.
Nathalie Chenu parle avec beaucoup de cœur de son métier d’accueillante familiale. | OUEST-FRANCE
 

Nathalie Chenu est accueillante familiale dans les Côtes-d’Armor (Bretagne). Son métier consiste à accueillir à son domicile des personnes âgées ou des adultes handicapés. Quand elle se raconte, elle est rayonnante.

« Il faut ce que ce soit une rencontre. Ça fonctionne ou pas, entre l’accueillant et l’accueilli. On le sent tout de suite. Il ne faut pas hésiter à dire non, dès la première rencontre, si ça ne marche pas. » Nathalie Chenu est accueillante familiale. Elle s’occupe de trois personnes, âgées ou handicapées, chez elle. C’est un métier méconnu, une alternative aux institutions et aux Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

En fin de vie

Elle en parle avec beaucoup de chaleur.  « Je pense à un petit papy. Quand je l’ai rencontré, j’ai craqué ! J’ai dit à sa fille : Oui, votre papa, je le prends ! On savait qu’il était en fin de vie. Il est décédé à la maison, un mois et demi après. On était tous là, sa fille, son gendre et nous. C’est important d’être présent au moment du départ, quand la personne dont vous vous êtes occupé vous fait ce cadeau d’attendre que vous soyez auprès d’elle ! »

Accueillir chez soi

Nathalie Chenu vous parle de la mort comme d’un cadeau, en vous regardant au fond du cœur. Elle vous file illico la chair de poule avec sa manière de bousculer le bon sens commun, de transformer la tristesse en un cadeau, comme on remettrait une chaussette à l’endroit.  « Je n’aurais jamais supporté, ajoute-t-elle, que mon beau-père ou ma grand-mère ne m’aient pas attendue ! »

« Je travaillais la nuit »

Comment en arrive-t-on à faire ce métier si particulier ? « Je travaillais en maison de retraite, répond-elle.  Puis, je me suis retrouvée avec des proches à charge, dont je me suis occupée, à la maison. Je suis devenue veilleuse dans ma maison de retraite. J’y travaillais la nuit. Le jour, je m’occupais de mes proches, le tout avec deux enfants. Ça ne pouvait pas durer. »

Elle découvre ce statut d’accueillant familial, obtient l’agrément, en 1998. Depuis vingt ans, elle accueille une personne, puis deux, puis trois.  « Je n’ai pas envie de repartir travailler en Ehpad. Quand on accueille chez soi, on est chez soi ! On a du temps pour les nôtres. »

Petite Annick, depuis 15 ans

Certes, la vie professionnelle et la vie personnelle sont complètement imbriquées.  « J’ai d’abord fait de l’accueil temporaire. Puis, j’ai eu une petite grand-mère, qui est décédée chez nous au bout de deux ans. En ce moment, j’ai la petite Annick, depuis 15 ans. Elle est handicapée, elle est arrivée chez nous à l’âge de 50 ans. J’ai la grande Annick depuis 7 ans, elle a 70 ans. Et j’ai Christine, 66 ans, depuis 5 ans et demi. »

Cotiser pour la retraite

Nathalie Chenu adore son métier. Elle est présidente de l’association Vivre ensemble en Armor, qui rassemble les accueillants familiaux des Côtes-d’Armor.  « Nous expliquons à ceux qui envisagent ce métier qu’il faut avoir deux personnes accueillies pour pouvoir en vivre. En effet, nous sommes payés 2,5 heures de Smic par jour et par personne, et ce 30,5 jours par mois. »

Avec un seul accueilli, on ne dégage pas un salaire.  « Et on ne cotise pas assez pour sa retraite ! », ajoute la présidente.

Une forme d’accueil à développer

« Il n’y aura pas d’ouvertures de places en établissement dans les Côtes-d’Armor », assure Sylvie Guignard, vice-présidente du conseil départemental et présidente de la commission en charge des personnes âgées et du handicap.

Jean-François Giunti, directeur des personnes âgées au conseil départemental, Nathalie Chenu, Marie-Madeleine Michel, vice-présidente du département et Sylvie Guignard. | OUEST-FRANCE

Pas de nouvelles places en Ehpad mais des besoins qui vont continuer à augmenter : « Notre population est vieillissante. Il faut trouver d’autres solutions. L’accueil au domicile d’un particulier agréé en est une. »

Actuellement, 119 familles sont titulaires de l’agrément dans le département. Elles accueillent 203 personnes. Soit des gens de plus de 60 ans, soit des adultes en situation de handicap. Le département, qui délivre les agréments et effectue les contrôles, s’apprête à voter une revalorisation de la rémunération, qui se traduira par 800 € nets supplémentaires, par an et par personne accueillie.