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Thérése Bauwens : Une Accueillante Familiale entre en Résistance
 
Depuis 30 ans, les différents gouvernements laissent les accueillants familiaux à leur triste sort.
 
La crise sanitaire n’a pas arrangé les choses. Écartés du « quoi qu’il en coûte » en raison de leur statut hybride, voire carrément oubliés, ils ont pourtant assuré leur mission sans faillir auprès des personnes âgées ou handicapées qu’ils prennent en charge 24 heures sur 24.
 
Des missions parlementaires, des rapports, des intentions, des questions écrites de parlementaires, des souhaits gouvernementaux, etc… se perdent dans une faille spatio-temporelle.
Pendant ce temps, le nombre d’accueillants familiaux diminue, qu’ils cessent leur activité ou que la relève ne soit pas assurée vu le traitement financier inacceptable et statutaire incohérent qu’ils subissent.
 
Avec les promesses non tenues et les espoirs déçus, Thérèse en arrive aujourd’hui à une grève de la faim.
 
L’histoire se répétant, c’est déjà une grève de la faim qui avait permis aux accueillants familiaux de bénéficier du droit à congés payés.
 
Pourquoi faut-il en arriver à cette extrémité alors que le Gouvernement va consacrer 135 millions d’euros pour la rénovation ou la création de résidences autonomie et autres habitats inclusifs ?
S’agit-il de faire disparaître peu à peu l’accueil familial, difficilement identifiable, et coincé (voire amalgamé) entre ces solutions à la mode et le « virage domiciliaire » ?
 
Les accueillants familiaux ne sont pas des gaulois réfractaires. Ils sont en danger d’extinction alors que les demandes qu’ils portent devraient être prises en compte depuis longtemps :

-Faire paraître les textes prévus par la loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (plus de 6 ans) qui ne sont toujours pas publiés alors qu’ils sont préparés :

  • Formulaire national de demande d’agrément (et sa liste de pièces), indispensables pour uniformiser les pratiques,
  • Refonte du contrat d’accueil datant de 2010, obsolète, manquant de lisibilité et source de litiges.

-En finir avec les disparités départementales et les Règlements Départementaux d’Aide Sociale non respectueux du cadre législatif ou règlementaire

-Faire reconnaitre l’accueil familial comme partie intégrante de l’offre sociale et médico-sociale en tenant compte de ses limites.

-Permettre aux accueillants familiaux de pouvoir bénéficier des indemnisations chômage. Suite à la réforme du chômage, ils cotisent par l’augmentation de la CSG mais n’ont aucuns droits.

-Prévenir la précarité : en cas de départ d’un accueilli, l’accueillant familial se retrouve sans aucun revenu (il ne lui suffit pas de traverser la rue pour trouver une personne à accueillir).

-Relever le plancher de la rémunération journalière pour services rendus. Fixé à 2.5 Smic par jour depuis 2004, il est totalement indécent au regard du temps de travail. Sa hausse influera mécaniquement sur les droits à pension de retraite.

-Relever la fourchette de l’indemnité représentative des frais d’entretien (établie entre 2 et 5 MG) ne permettant plus de subvenir décemment aux besoins de la personne accueillie : inflation galopante (énergie, carburant, denrées alimentaires…).

-Clarifier l’accueil familial, par voie de notes ou d’instructions, pour toutes les administrations afin que les accueillants familiaux cessent de s’épuiser face aux incompréhensions, lenteurs ou réponses inadaptées (fisc, CAF, sécurité sociale en cas de maladie, liste longue…)

Rien de bien sorcier ni d’exceptionnel, dont une grande partie par voie réglementaire (un décret déjà prévu par la loi).
 
Depuis la mise en œuvre de la lourde décision de Thérèse, France Accueil Familial (en lien avec l’IFREP, association spécialiste de l’accueil familial), des associations départementales d’accueillants familiaux, des accueillants de toute la France, des familles de personnes accueillies, la soutiennent et l’accompagnent dans le respect de ses choix et de sa volonté.
 
Pour en savoir plus et soutenir Thérèse (liste non exhaustive) :